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Adès : Carnet de route – Compagnie de La Brèche



 
 

Scenario interprété par : Saïnbe, Mauvais-Sort, Adès - Officiers de la Compagnie de la Brèche
Scénario prévu pour : Une troupe de mercenaires
Scénario conçu par : Nonogre
Sujet du scenario : Province Liturgique ; place forte à libérer ; la foi liturge confrontée aux Flammes célèbres d'Harmonde 
Sommaire :
1. En route vers la Province Liturgique
. 2. Ville Tanis, la mission
. 3. Mysticisme liturge : quand rôdent Ténèbre et Perfidie
. 4. Les secrets de l'Hospice de Saint-Asile
. 5. Quand Saint Neuvêne divise, son Génie n'est pas loin
. 6. Présentations courtoises ne durent qu'un temps !
. 7. Crime de Perfide totalement pardonné


 
 
La Dame de l’Hiver couvrait déjà les Communes Princières de son premier duvet blanc. Nos hommes se languissaient depuis notre dernière mission, victorieuse mais peu fructueuse et déjà lointaine. Nos caisses se vidaient et nos cents frères d’armes nous en tiendraient sûrement rigueur. Il nous fallait réagir. Mais l’hiver est bien peu propice aux grandes batailles et contrats rutilants. Depuis plus de quinze ans que mes trois compagnons et moi même dirigeons la Compagnie de La Brèche, nous savons bien qu’il n’y a point de grands mouvements armés en hiver. Comme si nos commanditaires attendaient toujours le printemps pour fomenter leurs complots, leurs projets d’invasion, comme si le jour qui soudain s’allonge portait alors leur curiosité à s’étendre au delà de leurs frontières.

Nous avions décidé, il y a plusieurs semaines, de retourner dans des contrées propices aux escarmouches régionales et frontalières afin d’y guetter les contrats : les Communes Princières. Mais nos contacts et nos investigations qui nous permettaient usuellement de trouver commanditaire étaient restés vains, alors même que nous étions, mon ami Saïnbe, notre Capitaine et moi-même, dans nos terres d’origine. C’était d’ailleurs à Tslana que nous nous étions connus, quelques trente années auparavant : moi, jeune Méduse sous la tutelle du Prince Li Kesari vouée à en devenir sa Mahatma, et lui, jeune Satyre recevant son enseignement des arts du combat et du commandement, malgré sa très précoce allégeance naturelle aux plaisirs et fruits défendus de notre existence contre lesquels il mène aujourd’hui son paradoxal combat. Quelle contradiction pour un Satyre ! Un jour je trouverai sa mandragore et réussirai à lui ôter l’envie de renier ses envies ! Qui mieux que moi pourrait lui indiquer les voies du plaisir ?

Ces douces pensées m’occupèrent une partie du déjeuner, hypnotisée par le foyer qui faisait reculer la neige. Le léger manteau feutrant les bruits et les rumeurs, je remarquai tardivement les trois cavaliers qui ralentissaient tout juste leurs galops à la vue de notre camp.

L’un d’eux se détacha de ses compagnons. Un grand pagne blanc marqué d’une croix rouge aux couleurs des Provinces Liturgiques nous saisît tous. Etant la responsable des relations publiques et négociatrice de la compagnie, j’allai à sa rencontre...



 

...Courtois mais peu enclin à la souplesse, le chevalier se présentait : Vicaire Leonus, venant de sa très pieuse Province pour mander notre troupe de mercenaires à s’y rendre également, dans le cadre d’un contrat ! Ô joie. Une réunion avec l’ensemble des six lieutenants sous l’égide de notre Capitaine s’improvisa rapidement afin d’accueillir notre messager mystique et écouter sa requête.

Il nous offrait 7000 Sous pour rejoindre les frontières de ses Provinces à trois semaines de là et y rencontrer le Primat Augéus aux portes de Ville-Tanis, discrètement mais hâtivement. Peu de détails nous furent communiqués, mais nous ne pouvions refuser cette offre. Cependant, nous prîmes soin de l’accepter avec certaines réserves nécessaires au maintien de notre réputation (ne nous achète pas qui veut… tout dépend du montant). Notre courtoise insistance nous valut quelques précieuses informations sur cette future mission : une cohorte de la Sainte Armée a fait scission et s’est retranchée dans un lieu Saint qu’il nous faudrait libérer dans des délais impartis… avant la fête de Saint Neuvêne précisément. Définitivement mystique cette mission.

Nous invitâmes nos pieux messagers à passer la nuit au sein de notre camp. Consignes furent passées à nos hommes d’éviter les débordements viriles et éthyliques d’ici à notre départ, le lendemain à l’aube.


 

I. En route vers la Province Liturgique

La résistance de nos hommes tenait à la prime et à la promesse de contrat qui nous attendaient à Ville Tanis. Notre camp des Communes Princières étaient déjà à plus de deux semaines derrière nous. Les trois cavaliers Liturges ne nous avaient pas suivi vers leurs frontières. Peut-être avaient-ils d’autres messages à délivrer ailleurs.

Progressant en Janrénie, nous n’étions plus qu’à deux jours des frontières Liturges lorsque nos éclaireurs revinrent au galop nous prévenir qu’une imposante troupe de mercenaires menée par un Minotaure ne tarderait pas à croiser notre route. Renseignements furent aussitôt pris : Calhor et ses 250 mercenaires sanguinaires semblaient en effet quitter la Province Liturgique et croiseraient notre chemin à la tombée de la nuit.

L’esprit tactique de notre Capitaine fut prompt à réagir : il envoya Mauvais-Sort, notre 3ème compagnon Inspiré et Lieutenant spécialisé dans la conjuration, nain depuis sa tendre enfance, à aller seul à la rencontre de Calhor afin de l’inviter à partager le souper de Saïnbe, notre Capitaine. Suggestion lui serait également faite de laisser nos troupes à plusieurs lieues de distance les unes des autres afin de « préserver ce moment courtois » entre les deux commandants.

Mauvais-Sort s’absenta ainsi la majeure partie de cette glaciale et blanche après-midi pour convier le capitaine Calhor. Sa surprise fut de taille quand il fut reçut comme un hôte de marque par le Minotaure. La Ténèbre semble les avoir réuni sur un terrain d’entente. Mauvais-Sort eut même l’honneur de recevoir une offre d’enrôlement dans la troupe de Calhor… qu’il déclina habilement, sans pour autant refuser quelques Encres d’invocations des plus particulières.

Mauvais-Sort revint sur nos positions peu avant le crépuscule pour nous suggérer de nous hâter à finaliser les préparatifs du souper courtois entre les deux responsables. Saïnbe avait donc parfaitement manœuvré avec cette invitation : aucune hostilité ne devrait entacher nos routes qui se croisent, ponctuées par un frugal échange militaire.

Je me méfiai de cette courtoisie si inhabituelle entre deux vaillantes troupes de mercenaires, l’une connue pour sa sauvagerie et sa barbarie, l’autre réputée pour ses nombreux faits d’armes et sa bravoure lors de la bataille de « La Brèche » durant les conflits urguemands qui lui valut son nom. Mon intuition Ophidienne me plongea en Etisie. J’entrevis alors la trame de ces deux capitaines, scellant un accord peu recommandable dont l’issue semblait compromettre notre compagnie toute entière. J’en alertai aussitôt Saïnbe.

Calhor et sa troupe encerclèrent quasiment nos positions à leur arrivée au couchant. Seuls Saïnbe et Mauvais-Sort participeraient à ce souper. Je resterai non loin à observer la scène de ma longue-vue… et à faire le deuil d’un succulent souper dont les fumets avaient agacé l’appendice olfactif de mes fantassins toute la soirée. Personnellement, ce n’est certes point le fumet que je préfère…

Calhor était escorté par deux terribles créatures démoniaques enchaînées à ses puissants bras. Certains de mes hommes en furent paniqués, mais consignes furent passées de rester discrets et continuer à observer, vigilants. Peu avant d’être servis, Calhor lâcha ses deux monstres qui échappèrent rapidement à notre surveillance. Nous ne retrouvâmes guère leurs traces et, plus inquiétant, Calhor quitta les lieux sans eux.

Autre élément très inquiétant : je sentis que le compromettant accord que je perçus plus tôt dans mes visions fut contracté entre Saïbn et Calhor au moment de l’empoignade qu’ils échangèrent à leur séparation.

Mes deux compagnons me contèrent ensuite leur souper, après que tentes, meubles et couverts qui servirent à la réception furent entièrement brûlés, tant la Ténèbre semblait avoir pénétré l’ensemble. Calhor semblait relativement bien informé des motivations qui nous conduisaient à Ville-Tanis. Lui-même avait tenté d’obtenir une quelconque mission, mais sa délicatesse n’avait probablement pas remporté l’unanimité de ses mandataires. Il semblait ainsi être dans l’obligation de quitter la Province Liturgique afin de rejoindre Abyme, par d’autres chemins moins « clairs ». Il n’en restait pas moins que les liturges semblaient opérer d’importants mouvements de troupes dans leurs frontières, à l’image également des janréniens qui semblaient mobiliser leurs factions aux abords des frontières liturges.

Nous passâmes la nuit sur place. Quelques uns de mes compagnons eurent une nuit relativement agitée. Dès l’aube, nous reprîmes notre route en direction de Ville-Tanis, lieu de notre rendez-vous avec le Primat Augéus. Plus que trois jours de progression enneigée…

Le lendemain soir, nos éclaireurs découvrirent les deux cavaliers Liturges qui accompagnaient le Vicaire Léonus, morts après une apparente bataille sanglante. Aucune trace du Vicaire. Se pourrait-il que les trois cavaliers nous aient escorté discrètement ? Se pourrait-il que notre escorte soit désormais constituée des deux molosses sataniques de Calhor ? Qu’était il advenu du Vicaire Léonus ?
 
 

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II. Ville-Tanis : la mission

Nous l’apprîmes au passage du poste-frontière de la Province Liturgique, le lendemain : le Vicaire se tenait là, nous attendant encadré par des Chapelains, béatement, sans aucun souvenir d’une quelconque attaque éventuelle, sans aucune explication cohérente. Son esprit dérangé nous intrigua.

Nous fûmes dès lors escortés (si l’on peut considérer que cinq hommes peuvent en escorter cent) vers les portes de Ville-Tanis. Le Vicaire Léonus me sembla définitivement perdu. Son âme transpirait la contradiction et la torture. Je saurai que faire de lui l’heure venue, mais le moment présent était celui de notre installation au campement pré-établi par nos éclaireurs, à quelques lieues de Ville-Tanis.

Une fois nos ordres transmis pour l’établissement de notre campement, Saïnbe, Mauvais-Sort et moi-même rejoignîmes le Primat Augéus en la très Sainte Cathédrale de Ville-Tanis. Nous fûmes reçus par une faction complète de pieux (point ceux qui transpercent, malheureusement) : l’Archevêque Barthes, l’Archevêque Doméum, l’Archevêque Julanus, une dizaine de Vicaires et le Primat. Celui-ci nous exposa la mission dans ses détails, après force de louanges à notre égard et nombre d’arguments visant à nous exposer le degré d’urgence, de discrétion et de malaise dans lequel ils se trouvaient.
 


Nous questionnâmes cérémonieusement nos hôtes sur d’autres détails de la situation. Enfin, notre contrat fut évoqué en numéraire :
 . 70 000 sous si le contrat est rempli dans la semaine ;
 . 50 000 s’il l’est en deux semaines ;
 . 30 000 s’il l’est en un mois.

L’austérité de la cathédrale et des hommes qui nous présentaient ces éléments sollicitèrent de notre part une organisation méticuleuse : nous demandâmes à nous réunir en privé afin de nous entretenir de ces éléments avant de convenir d’un accord. Notre petite réunion achevée, j’exposais, comme à l’accoutumée, les éléments de notre délibération et nos quelques exigences :

Toutes nos conditions furent acceptées à l’exception de la dernière qui fut interprétée comme un outrage à leur haute estime de leurs hommes, bien que renégats, dont ils ne supportaient l’idée de « mise à prix ». Ainsi nous fut il suggéré d’achever tous leurs hommes rebelles si nous ne pouvions autrement garantir ou motiver leur survie en cas d’opposition armée.

Les contrats furent respectivement signés et célébrés au cours d’un pieux dîner au sein même de la paroisse. Avant cela, nous ordonnâmes à nos hommes l’établissement de notre campement aux abords de l’Hospice de Saint Asile, dont le temps de libération nous était désormais compté… en monnaie sonnante et trébuchante !

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III. Mysticisme Liturge : quand rôdent Ténèbre et Perfidie
 

Une fois ce dîner achevé, nous rejoignîmes notre troupe établie hors de portée de vue de l’Hospice, mais à l’intérieur du ceint des factions de la très Sainte Armée qui disposait déjà de plus de mille hommes alentours… aucun échappatoire possible pour les renégats, de même pour nous si les choses tournaient mal. Mais La Brèche n’a pas dans ses habitudes de fuir un siège, ni de se laisser déborder !

Notre première nuit fut écourtée par l’intervention de nos Rôdeurs qui venaient de capturer un vétéran renégat, échappé de l’Hospice. Apparemment capturé alors qu’il errait, perdu, dans les alentours, notre interrogatoire courtois fut un échec. J’entrepris alors de déclamer cette magnifique prose qui me permet de partager les récentes émotions d’un objet afin d’en apprendre davantage sur ce personnage (et notamment son armure). Ma déclamation gestuelle sembla canaliser son attention et sa candeur. Etonnant. L’œuvre achevée me permit de percevoir un personnage aux cheveux longs, de dos, entrouvrant une sorte d’autel d’où une grande lueur s’éleva inondant le personnage d’une grande béatitude. Une autre vision le représentait au milieu de la forêt alentour, terrorisé par un sombre cavalier portant une lanterne ajustée sur une sorte de lance. Ensuite, l’obscurité… La dernière expression de l’évadé fut vocale : « D… Dirios… La Croix… rue de La Croix ». Puis son âme s’égara dans les méandres de son esprit prisonnier de cette funeste rencontre. Je pris soin de la libérer par mon sabre, parfaitement ajusté sur sa nuque. Le parfum de sa libération m’en assura le succès. Il fut enterré.

Mauvais-Sort prit soin d’invoquer deux démons afin de les asservir à quelques menus travaux de repérages des alentours de l’Hospice. Ceux ci lui apprirent la présence des deux molosses infernaux du Capitaine Calhor rôdant autour de nos positions et de l’hospice. La concurrence allait être rude.

Qui mieux que les Vicaires et Inquisiteurs Liturges pourraient nous débarrasser de ces ténébreux espions ? Saïnbe s’empressa, dès l’aube suivante, d’alerter un des officiers de la Sainte Armée dont les forces ceignaient notre campement. Durant ce temps je donnais ordres à mes fantassins d’installer un campement discret composé d’eux seuls et quelques éclaireurs dans les bois qui entourent l’Hospice, à portée de vue de celui-ci. Quelques postes d’observations furent installés dans les cimes ainsi qu’au sol.

Plus tard, nous entreprîmes de nous rendre à Ville Tanis afin de trouver ce mystérieux « Dirios » que notre évadé évoqua plus tôt dans la nuit. Mauvais-Sort avait également quelques emplettes à y faire afin de satisfaire la requête de ses démons invoqués : une croix se trouvant « sur » la cathédrale, un tonneau de vin de la région… deux fois rien en somme. La barrique de vin faisait d’ailleurs déjà route vers notre campement. Ne restait plus que la Croix Liturge de la Cathédrale à acquérir.

Quelques trois heures de cheval nous conduisirent au cœur de Ville-Tanis où un bûcher finissait de fumer. Trois dépouilles recevaient l’extrême onction à la méthode liturge… mais certainement pas à la méthode « Adès » garantie « cent-pour-cent pure libération des âmes scellées ». A la fin de la très pittoresque cérémonie funèbre baragouinée par un saint du cru lisant son manuel, j’entrepris une discrète œuvre de « mon » cru, assurant à ces âmes un salut bien plus certain que le folklore local. Je m’appliquai d’autant plus que le condamné du centre n’était autre que le béat Vicaire Léonus dont l’âme semblait déjà plus que troublée depuis qu’il perdit ses deux acolytes aux abords des frontières Liturges. Achevant mon récital, les corps calcinés émirent un dernier soubresaut libératoire avant de s’apaiser définitivement. Je ne pus me délecter très longtemps de l’odeur funèbre de cette brûlante libération car j’étais observée par l’Inquisiteur Truc (le nom m’échappe). Je dus justifier mes incantations par une prétendue coutume personnelle d’accompagnement des morts et de salut de leur âme (en un sens, ce n’est pas faux, à quelques détails près). A mon grand étonnement (je m’imaginais déjà calciner sur un bûcher, contemplée par mes amis impuissants, notamment Mauvais-Sort qui ne peut supporter quelques flammèches de trop alentour…), l’Inquisiteur apprécia mon laïus et me remit un exemplaire du Livre Saint, me suggérant de l’étudier et l’appliquer. Mais bien sûr…

Petite incartade vers la Cathédrale après que Mauvais-Sort eut acquis une grande croix en bois chez un boutiquier du coin et qu’il ait réussi à convaincre un abbé de lui permettre de visiter les toits de l’édifice sacré « afin d’y apprécier la vue »… muni de sa croix. Ainsi pourrait il remplir sa part du contrat avec un de ses démons en lui remettant « une croix qui était sur le toit de la Cathédrale ». Dans les termes, le contrat serait respecté ! Ce n’est pas pour rien que Mauvais-Sort officie également en tant que « légiférateur-rédacteur » des contrats de notre propre compagnie. Un fin rusé mon bougre de cousin !

Plus tard, nous arpentâmes la Rue de la Croix où nous espérions trouver le fameux « Dirios ». Quelques renseignements de voisinage nous permirent de découvrir sa fabuleuse demeure. Nous nous y présentâmes et fûmes conduits par un commis auprès de Dirios, humain de grande prestance et d’âge avancé. Nous comprîmes rapidement qu’il était l’Eminence Grise du Premier Primat, ne serait-ce que grâce au sombre tableau du Souffre-Jour qui orne son salon.

Il nous confia savoir que l’Inspiration habitait les lieux de l’Hospice, mêlant Tanis à l’histoire de la chute de Neuvêne, lors de son dernier sacrement. Faisant le rapprochement avec certains vitraux de la Cathédrale illustrant Tanis portant Neuvêne dont un mystérieux hâle éthéré semble s’extraire de lui jusque dans un autel, nous en déduisîmes que la Relique détenue au sein de l’Hospice n’était autre que celle de Saint Neuvêne. Peut-être contenait elle l’incarnation même de sa Flamme, si tant est qu’il en ait eu une un jour ? Dirios nous apprit que seuls deux Inspirés Liturges et voués à leur culte pourraient appartenir à la fratrie d’hérétiques renégats de l’Hospice. L’un d’eux était le défunt évadé de la nuit dernière (Christus), le second une femme nommée Sylvène. A notre requête, Dirios nous remis le seul moyen qui nous permettrait de nous identifier et de rentrer passivement en contact avec elle : un Livre Saint dédicacé par le Haut Primat.

Non mécontents de ces informations et forts d’un « laisser passer » pour l’Hospice pouvant nous garantir de traiter en paix avec des frères Inspirés, nous n’en fûmes pas moins inquiets de devoir encore composer avec les Inquisiteurs qui rôdent désormais dans les alentours de l’Hospice, ainsi qu’avec les démons lâchés sur notre piste par Calhor, et enfin avec près de quelques milliers de soldats de la Sainte Armée qui nous rendraient tout passage discret au delà de leurs lignes particulièrement délicat.

Durant notre retour vers notre campement, nous mettions en place notre stratégie d’approche discrète de l’Hospice. Notre infiltration était prévue pour cette nuit.

Finalement, nous devrions repousser notre visite : un des ténébreux espions du Capitaine Calhor occupait déjà la tente de Mauvais-Sort. Le majestueux (et non moins repoussant) démon proposait à notre ami d’offrir ses services en échange d’un simple laissé-passer aux côtés de notre ami au sein de l’hospice. Le démon devait avoir une réponse au plus tard au levé du jour.

Nous décidâmes de repousser habilement l’offre… tout en étant certains que le démon ne se laisserait pas si facilement semer. Persuadés qu’il(s) nous suivrai(en)t de toute façon, nous envisageâmes de décliner son offre… tout en indiquant, discrètement, aux inquisiteurs du coin, que quelques démons se trouveraient probablement non loin des marécages où nous devrions passer à l’aube.

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IV. Les secrets de l’Hospice de Saint-Asile

Notre incartade était donc prévue à l’aube. Peu avant notre départ, mon capitaine, Saïnbe, prévînt les inquisiteurs de la présence probable de démons sur notre passage, sans toutefois les informer de notre plan. Les démons de Mauvais-Sort ayant au préalable repéré un passage depuis les marécages qui devaient être un ancien lac quasi asséché, menant au sein de la forteresse, nous nous y dirigeâmes. Nous comptions énormément sur la recommandation co-signée du Prim’abbé Augéus sur l’exemplaire du livre saint que nous avait remis Dirios pour faire valoir notre bonne foi, une fois avoir pénétré l’enceinte de l’Hospice. Avant cela, je tentai de m’assurer des qualités et fonctions des vétérans renégats auprès d’un des vicaires postés non loin de notre campement. En dehors des faits d’armes et de leur bravoure, rien de plus ne me fut appris.

Au petit matin donc, Saïnbe, Mauvais-Sort et moi-même commençâmes notre discrète progression vers le fort. Arrivés au niveau du marécage, nous repérâmes l’entrée des sous-terrains menant au sein de la forteresse.

Quelque lointaine lutte nous confirma que les inquisiteurs était effectivement tombés nez à nez avec des démons qui ne devaient certainement pas être les nôtres… étant à nos côtés. De grands éclairs blancs jaillirent de part et d’autre de la forêt, confirmant une lutte de la lumière contre les Ombres.

Les marécages découvrirent effectivement un passage vers l'Hospice. De prime abord, l’aspect de ce long tunnel parfaitement cylindrique et totalement lisse ne nous inspirait guère confiance. J’entrepris une délicate œuvre de Cyse me permettant de fusionner dans la matière afin d’avancer prudemment « dans » l’artère, en amont, sans risque. Un des démons de Mauvais-Sort, dotés d’ailes, s’y était également rendu. Nous y découvrîmes, plus haut, le très astucieux piège composé d’un levier, activé par un garde, propulsant une boule d’acier de même diamètre que le tuyau dans lequel nous nous trouvions précisément. Prévenante, j’appela mes amis à le plus grande discrétion afin de surprendre ledit garde et lui éviter d’avoir la douloureuse tâche d’activer le levier et ainsi nous fracasser le crâne dans cette funeste artère. Arrivés un peu plus haut, Saïnbe étourdît le valeureux vétéran d’une délicate œuvre lui octroyant un « coup de chaleur ». Simultanément, je bondissais sur un second garde qui, inquiet de n’avoir de réponse de son comparse, était en train de refermer la lourde double-porte conduisant à l’intérieur de l’hospice. Traversant la pierre, je réapparu derrière lui et lui trancha la gorge tout net. J’aimais par dessus tout cette sensation de délivrance radicale. J’hélais mes amis afin qu’ils me rejoignent.

Derrière cette double-prote, un long corridor s’échappait au loin. Ses murs étaient constellés de creusets indiquant la présence de tableaux qui en avaient été récemment retirés d’après nos inspections. Saïnbe pu, grâce à ses talents en Decorum, recomposer l’un d’eux représentant Tanis portant l’épée de Saint-Neuvêne, se tenant sur la surface d’un lac, l’arme empoignée pointée vers l’eau. De l’Eclat semblait être présent dans ces alcôves évidées.

Plus haut, nous dûmes estourbir quelque imprudent garde qui se tenait encore là. Progressant toujours discrètement et ne nous était pas encore fait repérés, j’entrepris de jouer les éclaireuses étant toujours sous l’influence de mon œuvre de « passe-muraille ». Je prévins alors mes amis que la pièce d’après était une petite chapelle où se trouvaient une bonne quinzaine de Liturges en train de prier. Méditant à un plan pouvant nous assurer le maximum de neutralisations tout en nous assurant la survie… nous décidâmes de patienter afin de trouver Sylvène, seule personne en ce lieu apte à nous comprendre et nous faire confiance.

Je partai alors à sa recherche, passant de murs en murs et sortant parfois la tête, prudemment. Au bout d’une quinzaine de minutes, les prieurs de la petite chapelle semblaient se relever afin de laisser place à un autre groupe de liturges, mené par Sylvène. Je prévins mes amis. Ils firent le tour par des portes dont j’assurais, au préalable, la tranquillité. Une autre petite chapelle fut alors le théâtre d’une cérémonie religieuse, cette fois-ci menée par Sylvène. Celle ci, accompagnée de ses quinze hommes, empruntèrent le passage menant à la grande chapelle pourvut d’un orgue majestueux et flamboyant dont la présence d’éclat ne faisait aucun doute, dressé sous un vitrail circulaire tout aussi flamboyant. Un moine entra par l’autre côté, s’assît à l’orgue et commença un morceau dont l’Harmonie ne fit aucun doute ! il composa une œuvre.

Devant tant de merveilles éclatantes, nous décidâmes d’attendre. Sylvene menait la cérémonie. Au bout de quelques minutes, alors que mes amis étaient toujours camouflés derrière de longues tentures ornant les murs et moi « dans » la roche desdits murs, nous fûmes témoins d’une chose incroyable : le vitrail circulaire illuminant toute la chapelle s’anima. Celui-ci, représentant Saint-Neuvène, éclata de mille rayons qui se projetèrent sur la quinzaine de liturges présents dans la chapelle. Ceux-ci brandirent leurs épées vers le dôme, invectivant d’invisibles forces qui enflammèrent leurs armes de flammes plus qu’étranges… bien que familières pour nous autres, Inspirés. Le majestueux orgue continuait de diffuser son impressionnante résonance au travers des pierres du vieil Hospice. La messe dura un bon moment. Sylvene la conclût enfin et ses hommes se relevèrent. C’est ce moment que choisirent Saïnbe et Mauvais-Sort pour se montrer face à Sylvene. Ils furent aussitôt encerclés par les vétérans présents et rapidement désarmés. Personnellement je choisis de rester camouflée… un bon atout vaut mieux que trois prisonniers !

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V. Quand Saint-Neuvène divise… c’est que son Génie n’est pas loin !

Les événements qui suivirent s’enchaînèrent si vite que j’ai presque du mal à les relater correctement.

Saïnbe et Mauvais-Sort montrèrent pattes blanches afin d’obtenir la confiance de Sylvene. Ils se laissèrent désarmer par les vétérans et conduire en geôles. Je recomposais une œuvre de ma spécialité afin de poursuivre ma surveillance au sein de la matière pierreuse. Sylvene ne tarda pas à revenir visiter ses récents détenus en compagnie du vétéran Romius (pourvu d’une gemme en son front) et du moine Larquin. Romius lança son danseur et confirma à Sylvene que ses deux détenus étaient bien des Inspirés… tiens donc, un autre Inspiré. Cela nous amenait au compte de trois enfants des Muses parmi les renégats. Gênant pour l’affaire qui nous amenait et l’envie de destruction et de mort qui motivait nos hommes postés non loin.

Les trois sujets de Saint-Neuvêne nous expliquèrent les motifs qui les avaient poussé à se soustraire à la foi liturge, après m’avoir convié à les rejoindre. Fichtre, comment m’avaient ils repérée ?! En fait, ils nous confirmèrent tout au plus ce que nous savions déjà :
 

Utopie totale. Du moins c’est ce que nous tentions d’expliquer à nos hôtes d’Inspirés, vu les forces liturges qui ceignaient l’Hospice (sans compter les nôtres et notre intention déterminée de pourvoir à notre prime !). Quoiqu’il en soit, la situation devenait non seulement politique mais également divine. Nous devions protéger cette Flamme et ce Génie en éveil. Pas des moindres qui plus est : il s’agissait tout de même de Saint-Neuvêne !

Ce ne fut pas notre dernière surprise : après ces présentations fort sympathiques, nous comprîmes la réelle lignée de Sylvene, cette innocente Sœur liturge vouée à entretenir l’Hospice. La Flamme qu’elle possédait n’était autre que celle de… Tanis, la sœur de Neuvêne ! Nous le comprîmes grâce aux représentations qu’elle avait, quelques jours plus tôt, décroché du « Passage de la Foi » (là où ne subsistaient que quelques creusets d’où avaient été retirés des cadres représentant Tanis accompagnant son frère vers la mort). Sylvene était, de plus, dotée du seul pouvoir d’ouvrir les portes menant à la Sacristie abritant l’Autel de la relique de Saint-Neuvêne. Tout cela nous confirma la lignée de sa Flamme, mais nous hésitâmes à lui révéler. Le choc aurait put être grand… et la destinée de la Province Liturgique totalement bouleversée.

 

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VI. Présentations courtoises ne durent qu’un temps !
 

Notre objectif était alors devenu autant religieux que politique et divin : nous devions, dès lors, composer avec le fait que le Primabbé Heracle ne devrait, en aucun cas, devenir Premier Liturge ; pour cela il nous fallait œuvrer à l’éveil prématuré de la Flamme de Neuvêne afin d’accoucher au plus tôt de son Génie pleinement conscient ; le tout en tenant compte de la mission officielle qui nous incombait … sans oublier d’assurer la survie des Inspirés qu’étaient Sylvene, Romius et Larquin et de trouver le Sanctuaire où ils devaient y conduire le futur Génie. Pas simple. D’autant moins simple que si le Primabbé Heracle se trouvait prochainement démis arbitrairement et sans parade de ses fonctions et de son statut, le Mur-de-la-Foi risquait de rompre laissant alors des forces obscures et corrompues déstabiliser l’ensemble de la Province Liturgique… voire Harmonde dans sa totalité. Et telle n’était pas notre intention. Ecarter un Perfide de pouvoirs dominateurs sur tout un royaume, certes, mais laisser d’autant plus de forces perfides s’emparer d’Harmonde, nenni !

Nous nous empressâmes d’opérer dans l’ordre :


Nous procédâmes à toutes ces tâches dans l’ordre. Nombreux cérémonials furent consacrés afin d’attiser la force et l’inspiration des Muses qui étaient en nous pour nous assurer le succès de toutes ces entreprises délicates. Nous y laissâmes probablement un peu de nos Flammes, bien loin d’avoir été gâchées, pensions nous.

Mauvais-Sort comprît alors qu’il devait s’atteler à la tâche de trouver le réceptacle idéal pour transporter la Flamme de Neuvene en son futur Sanctuaire (dont nous avions déterminé l’emplacement, grâce aux nombreuses représentations, sous les marécages qui furent, naguère, le Lac où Tanis est figurée avec l’épée de son Saint frère). Ouvrant l’autel contenant sa Flamme, une flamboyante lumière nous aveugla et enflamma nos silhouettes. C’est dans cette flamboyante irradiation que Mauvais-Sort, mon ténébreux cousin nain Invocateur, dessina le trait d’un démon parfaitement atypique, dans l’ombre d’une des statues des « gardiens » médusés (le mot m’amuse) de la Relique. Le Démon surgit, surpris du rituel mais loin d’être repoussé par les flots d’Eclat et d’Inspiration qui rayonnaient alentours. La ténébreuse créature fera parfaitement l’affaire, bien que la connivence fut délicate : il faudrait à son invocateur, intercéder en faveur du démon pour q'uil puisse continuer à assumer, à tout jamais, la flamboyante tâche de garder la Flamme présente. Rien de moins qu’une connivence envisageant de soustraire un démon aux abysses ! Vues les circonstances, l’invocateur lui accorda (de toute façon, qui irait défendre un tel contrat devant un Advocatus ?!). La créature s’empara alors de la Flamme de Neuvene qu’elle ingéra presque goulûment ! Notre réceptacle mobile était parfaitement au point.

Dès que nous obtînmes le consentement des gardiens de pierre de la Relique de confier la responsabilité de la Flamme de Neuvêne aux Inspirés du culte Liturge présents dans l’hospice, l’harmonie et la poésie furent aussitôt brisées : des hordes de vétérans surgirent de partout, nous assaillant armes au poing. Les perfides étaient déjà dans la place, corrompus plus tôt par le terrible Masquard… qui se tenait précisément devant nous à ce moment là ! Majestueuse allure que ce sombre guerrier enfermé dans une armure qui nous parut impossible à porter tant sa densité nous semblait importante. Plus inquiétant était l’immense fléau qu’il brandissait, d’une seule main, ornée en son extrémité d’une lanterne enfermant une Flamme dansante, perdue à tout jamais.

Notre ruse et notre bravoure nous permirent de lui échapper une première fois en nous jetant dans le « passage de la foi » que nous avions pris soin d’obstruer derrière nous, grâce à de nombreuses œuvres de Cyse qui m’épuisèrent. Le démoniaque réceptacle de la Flamme de Neuvene libéra le Génie encore sommeillant au début de l’immense corridor. Le passage devrait durer un peu moins d’une heure complète afin que les souvenirs du Saint-homme achèvent d’éveiller son Génie. Une heure… cela nous parut une éternité. Progressant pieusement, cérémonieusement, ce fut dans les derniers mètres du corridor que le drame se déroula : les deux démons que Mauvais-Sort avait invoqué bien plus tôt et qui l’escortaient, se retournèrent contre lui et lui déchirèrent le dos, par suprise. Abasourdi, nous pûmes tout juste commencer une riposte quand nous comprîmes que l’un d’eux n’était autre que le Moucheur… et venait de capturer la Flamme de mon cousin nain. Mauvais-Sort devint aussitôt terne, perdu pour les Muses. Nous réussîmes à mettre le Moucheur en fuite, sans pouvoir récupérer la Flamme de notre ami. Le second démon s'évanouït dabs une ombre. Paniqués, attristés, mais pressés par notre quête, nous achevâmes le rituel qui éveilla le Génie qui sommeillait en la Flamme de Neuvêne.

Notre progression nous amenait jusqu’aux abords des marécages où Saïnbe pensait savoir que faire pour entre-ouvrir le Sanctuaire qui devrait accueillir le Génie tout juste éveilla. Notre Capitaine, rompu à la magie du Tarot, brandît une de ses cartes représentant une porte, au dessus des marécages. Derrière la carte se dessina alors une grande étendue d’eau, semblable au lac que nous avions vu plus tôt en représentation dans le passage de la foi. Toujours accompagnés de nos trois acolytes de liturges Inspirés (Sylvene, Romius et Larquin), nous leur confirmions alors d’emprunter le passage ouvert par Saïnbe, tandis qu’un second démon, identique au réceptacle de la Flamme de Neuvene, surgit de l’eau. Ayant rapidement déterminé lequel était le mauvais, nous concentrâmes toutes nos forces, nos œuvres, nos sorts et le tranchant de nos épées sur le Moucheur. Celui-ci tenta de s’en prendre à moi. Je le repoussai une première fois, tentant au possible d'éviter son regard, alors que mes compagnons le réduisirent en bouillie à force de coups et de magie. Nous avions vaincu l’un de nos pires ennemis et récupéré la Flamme emprisonnée de Mauvais-Sort qu’il put, grâce notamment au Génie présent, réintégrer.

Nous saluâmes enfin nos compagnons qui disparurent dans le lac accompagné de la Flamme de Neuvêne. Leur Sanctuaire serait à tout jamais dissimulé par la magie de Sylvene… ou de Tanis… enfin qu’importe, il s’agit de la même !

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VII. Proverbe : « Crime de Perfide perpétré est totalement justifié »

Une fois assurés du sort de la Flamme de Neuvene et de nos compagnons Inspirés, nous ordonnâmes l’assaut de nos troupes contre les occupants de l’hospice, qu’ils aient été tous corrompus ou non, nous n'avions guère la possibilité de leur expliquer la différence… les Muses reconnaîtront les leurs. Nos hommes se délectèrent de cette bataille, victorieuse. Seuls cinq de nos mercenaires tombèrent. Maigres pertes diront certains, mais chaque homme défait est une énorme perte pour notre petite famille.

Nous rassemblâmes les quelques richesses acceptables de l’Hospice (piteuses) et nous assurâmes de l’état dans lequel nous allions restituer les bâtiments ainsi que la Relique.

Rassemblés entre officiers, nous mîmes au point notre dernier assaut destiné à éliminer le perfide Primabbé Heracle, unique prétendant aux fonctions de Premier Liturge. Comptant sur les inspirés qui habitaient désormais le Sanctuaire enseveli sous les marécages pour « mystifier » la désignation d’un autre Primabbé qui se présentera devant la Relique de Neuvene (désormais inerte), nous acceptâmes la suggestion d’assassinat pur et simple par notre lieutenant Covalic, fabuleux arbalétrier d’élite, et Liturge qui plus est. Il ne nous fit point partager les raisons de son volontariat ni de ses motivations, mais nous assura que la besogne serait menée de façon à lui assurer la vie sauve et ne comprometterait nullement notre Compagnie de Mercenaires.

Le soir venu, nous rendîmes les « clés » de l’Hospice aux liturges et furent félicités de la brièveté de notre action. Un dîner nous fut accordé en la Sainte Chapelle de Ville-Tanis, autour des Primats Augéus et Heracle. Nous suggérâmes ainsi à notre assassin Covalic de se poster non loin de la Chapelle.

Après le fastueux dîner où nous récupérâmes notre lourde prime que nous emportâmes sous bonne escorte jusqu’à notre campement, le perfide Heracle tomba en décomposition sous le coup d’un fabuleux tir de carreau d’arbalète des plus particuliers. En effet, des vers couvraient la plaie ouverte au visage d’Heracle. Le Primabbé Augéus serait ainsi le probable futur Premier Liturge.

Quelques moments plus tard, nous apprîmes qu’un coupable avait été attrapé. Nous crûmes un instant qu’il s’agissait de notre dévoué Lieutenant. Mais le bougre était rusé et avait préparé sa fuite en se faisant remplacer par le corps d’un de ses citoyens. Le subterfuge ne dura que le temps de nous laisser traverser la frontière Janrénienne, traqués par les Flammards du défunt Primat Heracle.

Ha que j’aime la Janrénie, chaleureux royaume dirigé par des femmes !
 


FIN



 

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