Enoquiel le Gros

Enoquiel est le Gros qui a enfanté la Salanistre de Lordemus, l'Ambassadeur Liturge. En tant que tel, il occupe une place importante dans l'embryon de hiérarchie du Palais des Gros, puisque sans lui les Gros perdraient de précieuses informations sur ce qui se passe dans le Quadrant Liturge.

Enoquiel est toujours richement vêtu, avec une prédilection pour les soieries keshites dans des tons rouges et or. Il porte en règle générale de nombreux bijoux, principalement des chaînes d'or au cou et aux poignets, et à chaque doigts une bague d'or incrusté d'un rubis, chacune des pierres représentant une des nuances que peut adopter la pierre précieuse.

Enoquiel, même s'il n'y a jamais séjourné, se pique d'être l'archétype du Keshite : tous ses serviteurs viennent de l'Empire ou sont contraints, s'ils veulent rester à son service, de tout savoir des us et des coutumes de ce pays. Le Keshite est la seule langue tolérée dans son entourage. Enoquiel suit les règles de savoir-vivre du pays de manière tatillonne, même si cela donne des résultats ridicules : il tient ainsi à accueillir ses visiteurs avec la phrase rituelle des tribus nomades, "Entre voyageur et viens te reposer des fatigues du soleil et du désert." ; au vu du climat d'Abyme, l'effet est désopilant.

Enoquiel, en fait, ne connaît de l'Empire que des stéréotypes et quelques vérités obtenus par de courtes recherches dans les bibliothèques. Cette méconnaissance donne d'une part les amusantes situations citées plus haut, mais de surcroît influe directement sur la manière de se comporter du Gros, qui s'efforce de prendre soit "l'air sournois et subtil caractéristique des seigneurs des sérails", soit "le visage honnête, audacieux et mystérieux des vaillants guerriers du désert". Selon son état d'esprit, il sera un interlocuteur soit fatigant avec de faux sous-entendus et des insinuations ridicules, soit décalé et incompréhensible.

Néanmoins, ceux qui auront la patience et le courage de le suivre dans ses élucubrations pourront finir par appréhender certaines de ses tournures d'esprit ; il deviendra ainsi possible de s'entretenir du sujet voulu, pour peu que l'on sache le manœuvrer avec justesse pour réorienter la conversation.

Les appartements d'Enoquiel sont un mélange de tentes du désert et de palais des cités côtières. Des tentures, des coussins, des narguilés, mais aussi des sabres et des cimeterres, des tables basses en bois précieux, des services à thé… Tout ce qu'il faut pour permettre au maître des lieux de renforcer son univers. Il y a, dans un coin, un embryon de bibliothèque sur l'Empire de Keshe, qui ne contient en fait que des informations de seconde main et relevant de rumeurs ; mais Enoquiel les considère comme faisant autorité en la matière. Il sera atterré que ses interlocuteurs ne connaissent pas les "auteurs incontournables" qui les ont écrit, et leur dira franchement qu'il y a un trou dans leur culture.

L'effet de la rencontre d'Enoquiel et d'un vrai Keshite sera intéressant à observer. Dans un premier temps, le Gros refusera de croire le Keshite si celui-ci ne porte pas de djellaba ou de tenue approchante ; ensuite, il sera avide d'entendre les récits de ses exploits. Si on  le détrompe et que l'on essaye de le sortir de ses illusions, il entrera dans une violente colère ; considérant son interlocuteur comme un menteur et un individu méprisable, il le fera jeter dehors s'il le peut, ou à tout le moins, refusera de poursuivre la conversation.
 

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L'Assassin

Il s'est mêlé à la foule des invités avec une fausse invitation au nom d'un certain Mr de Goronde, qui n'existe bien sûr pas. Il porte la tenue des diplomates Mercerins : un ensemble de cuir pratique mais finement travaillé. De par son rang, il a conservé sa rapière à l'entrée, mais c'est avec le stylet caché à l'autre bout du fourreau qu'il frappera.

Il évite autant que possible de parler avec qui que ce soit, même s'il n'hésitera pas, pour donner la change, à enter dans un cercle de convives en faisant mine de s'intéresser à la conversation ; il quittera le groupe dès que sa présence aura été enregistrée, et que donc l'on pourrait l'intégrer à la discussion.

L'Assassin est grand, avec des cheveux noirs, des yeux verts, et un visage allongé. Pour éliminer Enoquiel, il utilisera son stylet – enduit d'un poison foudroyant, au cas où – pour lui crever l'œil et atteindre le cerveau. Pour s'approcher suffisamment du Gros, il a appris quelques mots de Keshite, et fera croire à son interlocuteur qu'il veut l'induire dans une intrigue. Flatté et se voyant déjà conspirateur à la façon des héros qui s'introduisent subrepticement dans les harems pour enlever la favorite, Enoquiel le laissera approcher, et d'un geste fulgurant, l'Assassin détachera le stylet du fourreau et tuera le Gros.

L'Assassin s'est vu injecté un poison lent avant de partir en mission : s'il ne reçoit pas l'antidote dans les deux heures, il mourra. Il frappe le Gros au bout d'une heure et de cinquante minutes, dix minutes étant le temps nécessaire pour rejoindre ses contacts et être sauvé. Les Rôles auront donc dix minutes pour essayer d'en tirer quelque chose.
 
 

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